WINTZENHEIM. JAZ

JAZ : Armement


JAZ et l'armement

Apres un premier marché avec l’Armée de Terre fin des années 1950 et début des sixty’s, pour la réalisation de systèmes de retardement des obus de mortiers destinés à la guerre en Algérie, JAZ fut contacté en 1972 par l’Armée de l’Air pour la réalisation de système de retardement de balles de calibre 30 mm pour les Mirage III.

Historique

Les avions de type Mirage III possèdent deux canons de 30 mm qui sont situés entre le fuselage et de début de l’aile delta. Soit en retrait du poste de pilotage. En conséquences lors de tirs de balles à charge creuse c’est à dire perforantes et explosives, lorsque la balle passait à côté du pilote elle était armée. Elle pouvait causer des dégâts importants en cas de rencontre avec un quelconque objet.
D’ou l’idée d’intégrer dans la balle un système qui retarde la mise à feu de quelques instants, le temps que la balle soit loin. Un petit mouvement ressemblant de très prêt à un mouvement d’horlogerie a été étudié par l’Armée de l’Air et l’usine JAZ fut mandatée pour assurer la réalisation complète.
Ce mouvement était de calibre 22 mm de diamètre, et d’une épaisseur totale de 8 mm avec deux platines en magnésium (attention copeaux très inflammables). Ce système devait être parfaitement amagnétique, et anticorrosif car devant fonctionner dans des ambiances les plus sévères (vapeurs salines).
Les balles de Mirage sont percutées électriquement et du fait que leurs canons soient striés, elle sortait avec une vitesse de rotation de 60.000 tours par minute. Dans ce mouvement de type « horlogerie », l’énergie de démarrage de la temporisation était engendrée par une masse excentrée et non par un ressort. Le reste n’étant qu’un train d’engrenages des plus classiques pour la profession. Et c’est la rotation de la balle qui déclenchait le système.
L’industrie de l’armement étant très pointilleuse, le cahier des charges était des plus strict. Les bavures en tout genre indésirables. Toute la réalisation et l’assemblage de ce retardateur devait être traité comme un mouvement de montre bracelet.
Les prototypes furent laborieux à mettre au point. Mais le défi fut relevé haut la main. Tous les mois le contrôleur « Armement assermenté » venait de Mulhouse pour analyser les processus de fabrication et contrôler la qualité des pièces réalisées, prêtes pour être expédiées.
A midi l’un d’entre nous l’accompagnait manger au restaurant, soit à l'hôtel Meyer à Wintzenheim, soit à Turckheim ou à Wettolsheim. Les tampons d’acceptation étaient seulement apposés à son retour.

Balles de calibre 30 mm et calibre horloger de diamètre 22 mm.

Nous avons produit 200.000 unités

Pour l’ébavurage des platines, nous avions trouvé une astuce : les tremper dans un bain de potasse bouillant, pendant 9 à 12 secondes. Elles en ressortaient exemptes de bavure et brillantes comme un sou neuf. Ceci nous a permis d’économiser de nombreuses heures d’ébavurage classique à la binoculaire.

Source : Alfred SCHNETZ, 2025


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