WINTZENHEIM. JAZ

Dans la Presse en 2000


Wintzenheim - Quel avenir pour le site Jaz ?


A Wintzenheim, le site de l'ancienne usine Jaz s'étend sur quatre hectares. Il regroupe une vingtaine d'entreprises. Son propriétaire, le Colmarien Paul Adolph, vient d'élaborer un projet de restructuration de l'ensemble avec commerces, logements, ateliers artisanaux et activités tertiaires

JAZ Wintzenheim

Un site à équiper et à embellir (Photo DNA)

Source : DNA du 14 mai 2000


Wintzenheim - Jaz mise sur le tertiaire


Les entreprises de pointe investissent le site Jaz à Wintzenheim, mais certains locataires regrettent le manque de place, l'absence de travaux d'embellissement et de réfection de bâtiments. Le projet Adolph répond à ces demandes. Seulement, pour être lancé, une révision du POS est indispensable.

JAZ Wintzenheim

Site Jaz : aujourd'hui, l'endroit accueille plus de 20 entreprises avec un turn over assez important (Photo DNA-Roland Waydelich)

Jean-Marc Wuest s'est installé en mars 1999 sur le site Jaz. Et depuis, il ne regrette pas son choix. Gérant d'Euro 4x4 Center, une société spécialisée dans la vente de 4x4 d'occasion et le dépannage, il occupe 300 m² de locaux auxquels s'ajoutent 2.000 m² d'exposition. « C'est un emplacement stratégique avec le flux continu de voitures venant de la vallée de Munster ou montant vers celle-ci. 80% de ma publicité se fait par le passage ». Même son de cloche chez Karl Thatje, directeur commercial de KTA system, une SARL spécialisée dans l'aspiration centralisée. A Wintzenheim depuis 1998, elle a intégré un bâtiment de 160 m². « Pour nous, l'emplacement était idéal, en plein centre-Alsace, tout près d'un axe passant avec un parc ombragé. En plus, nos locaux sont convenables». Le site Jaz regroupe aujourd'hui plus d'une vingtaine d'entreprises. Des assureurs, une carrosserie, un menuisier-ébéniste, une société de dépannage et d'installation de sanitaire et de chauffage, un designer. Des activités de pointe aussi comme Top Color, laboratoire photographique qui emploie 19 personnes, ou Gepix, sur le site depuis 1992. Spécialisée dans la réalisation de logiciels de gestion pour PME, Gepix, 8 salariés, occupe 200 m².

Manœuvres difficiles

Comme ses voisins, Alain Zippert, gérant, met en avant le rapport qualité/prix très attrayant. « Le cadre n'est pas affreux même si la bâtisse prend de l'âge », reconnaît-il. La remarque est plus amère chez le patron de la SARL Michael, ancien locataire du site. « Nous occupions une surface de 93 m² où nous sommes restés cinq ans. On a voulu déménager à Horbourg-Wihr car on manquait d'espace », souligne le gérant de cette société qui fabrique des machines de contrôle et d'assemblage. « Surtout, la qualité des locaux était à revoir : des murs qui se fissurent, des sols qui partent en morceaux, quelques souris... » Claude Didierjean, PDG de Façonnage Régional, spécialisé dans la reliure industrielle, a démarré en 1993 à Wintzenheim. En sept ans, l'entreprise a grandi (20 salariés), a déménagé une fois à l'intérieur du site. Aujourd'hui elle se trouve confrontée au manque de locaux et elle compte partir d'ici 2001. « Notre taille n'est plus adaptée à ce site », remarque-t-il. « De plus, nous avons une importante rotation de semi-remorques qui ont du mal à manœuvrer à l'arrière du bâtiment ».

Réserves de la mairie

Ces exemples montrent à quel point la restructuration de ces 4 ha est devenue indispensable. Louis Adolph planche sur le sujet depuis le rachat du site Jaz en 1990. Après avoir évoqué la création d'un hôtel, d'une supérette, l'homme d'affaires colmarien opte aujourd'hui pour un « mélange des genres » : logements, artisans, petits commerçants et activités tertiaires (voir ci-dessous). Un tel projet ne peut voir le jour sans une révision du plan d'occupation des sols (POS). Du côté de la mairie, on reste prudent. « Nous négocions pour voir quelle est la meilleure évolution pour cet emplacement », reconnaît Guy Daesslé, le maire. « Le site n'est plus fait pour de l'industrialisation », ajoute-t-il. Point sur lequel il est en accord avec Louis Adolph. « En terme de services, il y a sûrement quelque chose à faire ». Le maire est plus réservé sur la construction de logements. « Le quartier est déjà très dense en terme d'habitations ». Pour Louis Adolph en tout cas, « la balle est dans le camp de la mairie ». Et dès qu'on aborde le point épineux de la très légère radioactivité décelée par l'ANDRA (agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs), souvenir des anciennes usines qui employaient pour les cadrans et les aiguilles des réveils une peinture à base de radium, Louis Adolph est clair : « Nous travaillons aujourd'hui un site propre. Les craintes de radioactivité sont surfaites ». L'instauration d'une servitude, entraînant obligatoirement la réalisation de contrôles pour tout affouillement du sol, toute démolition de bâtiments ou tous travaux modifiant les dispositifs d'évacuation des eaux pluviales, ne « présente pas une grande contrainte », selon le propriétaire. Pourtant, il faudra bien s'exécuter si Louis Adolph souhaite réaliser son projet. Là, la balle est dans son camp.

Source : Nicolas Roquejeoffre, DNA du 14 mai 2000


Le projet Adolph


Louis Adolph, 62 ans, a racheté fin 1990 à Seiko l'ancienne usine Jaz de Wintzenheim. Le site, qui s'étend sur 4 ha et comporte près de 18.000 m² de bâtiments, accueille plus d'une vingtaine entreprises. Il souhaite aujourd'hui restructurer totalement l'endroit.

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Louis Adolph : « Nous sommes aujourd'hui libérés de toute activité industrielle qui entraînait des nuisances sonores et des pollutions » (Photo DNA Michel Petry)

Quelles ont été les principales mutations du site depuis que vous en êtes le propriétaire ?
Lorsque j'ai repris Jaz, il existait de nombreuses activités qui provoquaient des nuisances sonores, voire des pollutions. Il y avait par exemple une société d'extrusion plastique où les salariés travaillaient jour et nuit. Idem pour l'entreprise de viennoiseries Harry's qui déchargeait la nuit. Une chaîne de peinture pour pièces autos tournait aussi toute la journée. Depuis, nous avons mis fin à certains contrats et accueilli d'autres entreprises. L'objectif était de sortir de l'industriel pur en espérant aboutir maintenant à un tertiaire convivial. Mais nous sommes liés à une demande du marché. Le départ par exemple de PFA, compagnie d'assurances, à la suite d'un rachat, est à regretter.

Quels travaux avez-vous réalisé sur le site ?
Un gros travail d'assainissement et d'évacuation des eaux, une mise aux normes au plan sanitaire et électrique. Aujourd'hui, nous travaillons sur un projet permettant une circulation homogène dans l'enceinte. Il reste au nord une zone à l'abandon comprenant 3.500 m² de bâtiments qui servent à stocker du matériel.

Logements, petits commerces et tertiaire

Vous avez un projet ambitieux dont l'objectif est de modifier sensiblement ce site...
L'intérêt aujourd'hui est de trouver une solution finale pour Jaz. D'où ce plan soumis à la municipalité. L'alternative est simple : soit on rentabilise en remplissant les halls. Mais on est soumis au phénomène de restructuration permanente qui implique un turn over très important. Il faut éviter cela. Le but est de figer des structures performantes comme Top Color et de servir de tremplin à d'autres.

Votre projet va au-delà...
On souhaiterait accueillir également des commerces de proximité ce qui permettrait de redonner un tissu commercial à la commune. Sauf à trouver une autre solution, on complèterait le remodelage du site par la construction de logements au nord. La finalité est de garder certains bâtiments, témoins du passé industriel, et d'apporter un bien-être aux exploitants par la création de voies de circulation convenables, de zones vertes et de parkings privatifs. Le tout entre dans une logique de développement de cette entrée de Wintzenheim. Je veux éviter ce qui s'est produit ailleurs : l'abandon de sites industriels devenus ruines.

Propos recueillis par Nicolas Roquejeoffre, DNA du 14 mai 2000


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