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WINTZENHEIM. JAZDans la Presse en 1976 |
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Le 13 novembre 1975, JAZ SA opérait une fusion-absorption de sa filiale la Société Alsacienne de Précision, dont l'usine est située à Wintzenheim. L'imbrication des activités JAZ et de la SAP ne justifiait plus, en effet, dit un communiqué de la Direction générale du groupe, l'existence de deux sociétés distinctes : les produits horlogers étant conçus dans l'usine de Nanterre, fabriqués dans l'usine de Wintzenheim, et distribués par le siège social de Paris. En outre, le capital social de JAZ SA était porté de 9.309.560 F à 11.457.920 F par élévation du nominal de 65 80 F. L'usine de Wintzenheim devient ainsi le pivot de JAZ et M. Grunenwald, directeur administratif, est nommé, à la suite de cette décentralisation, directeur du contrôle budgétaire du groupe.
L'usine de Wintzenheim
Quel est le visage de cette entreprise qui appartient à l'environnement industriel colmarien, et dont l'oiseau-jaseur est le symbole de l'image de marque ? Les quelques notations qui suivent en donneront un aperçu partiel, au moment où, selon les promesses faites en novembre dernier par M. Félix Moch, président, d'importants investissements sont prévus en ce début de 1976 : plus de 10 millions de francs pour la conquête du premier rang dans le domaine du réveil électronique !
Toutes les quatre secondes, un réveil électronique sort de l'usine JAZ-Colmar, qui, avec ses 820 salariés, est la 14e entreprise du Haut-Rhin et la 23e de la Région Alsace. Implanté depuis 1954 à Wintzenheim, sur un terrain de 40.000 m², elle fabrique la quasi totalité des réveils et pendules électroniques et à quartz vendus par Jaz en France et dans le monde. Elle réalise également pour le département industriel, des travaux à façon de micro-mécanique et des machines automatiques complexes. La production électronique atteint 900 pièces à l'heure, soit une toutes les 4 secondes.
Un demi-siècle d'efforts obstinés
Que de chemin parcouru depuis 1919, date de la fondation de la Compagnie industrielle de mécanique horlogère, qui devint par aprè Jaz SA ! En 1930 elle s'impose sur le marché français. En 1950, elle vend près d'un million de pièces par an (la pièce étant un réveil ou une pendule). En 1954, Jaz crée la " Générale horlogère ", filiale qui assure la distribution des marques Japy, Jaz et Carat.
En 1957, elle sort son vingt-millionième réveil. En 1963 naît le JAZISTOR, premier réveil à transistor 100% électrique. En 1966 apparaît le mouvement " jour et date ". 1974 voit la société lancer la première montre électronique à lecture digitale commercialisée en Europe. En février 1975, enfin, Jaz lance une gamme de 17 montres électroniques et à quartz à aiguilles, et en septembre, ce sont 6 nouveaux modèles à lecture directe (cristaux liquides et diodes luminescentes).
La firme possède des filiales ou succursales en Belgique, Italie, Indes, Espagne, Brésil, Pays-Bas. Elle est présente dans 74 pays, compte les plus grandes sociétés mondiales parmi ses clients : ses exportations représentent près du tiers de son chiffre d'affaires.
En 1975 le groupe a commercialisé plus de 5 millions de modèles et de mécanismes d'horlogerie; il s'affirme comme la première société horlogère française. Son chiffre d'affaires est d'environ 150 millions de francs.
Wintzenheim, Nanterre, Villers-le-Lac
Le groupe Jaz possède trois unités de production :
- l'usine de Wintzenheim (40.000 m² de terrain, 20.000 m² couverts), qui fabrique l'horlogerie mécanique, électronique et à quartz,
- l'usine de Nanterre (5.000 m² de terrain, 3.000 m² couverts) fabriquant des produits industriels et abritant les départements recherche, industrie et après-vente,
- l'usine de Villers-le-Lac, Jura (5.000 m² de terrain, 3.000 m² couverts), où sont assemblées les montres.
En l'état actuel des choses Jaz se positionne comme :
- la première société horlogère française (40% du marché),
- le premier fabricant français d'horlogerie gros volume (51% du marché),
- l'une des premières sociétés sur le marché des montres de marque vendues par le circuit des horlogers-bijoutiers.
Pour la satisfaction de toutes les clientèles
L'horlogerie électrique et électronique à pile est passée de 44 à 83% au cours des cinq dernières années, tous ces modèles étant fabriqués dans l'usine principale de Colmar, quoique les réveils mécaniques Jaz se vendent encore très bien : plus d'un million d'unités chaque année en France.
Parmi les 150 modèles représentant environ 250 références, et figurant au catalogue, on dénombre 50 modèles mécaniques, 92 modèles électriques et électroniques, 8 modèles à quartz.
Quand aux montres, la gamme se compose de plus de 105 modèles manuels, 20 modèles automatiques, 50 modèles électroniques et à quartz : Jaz possède la collection la plus complète et la plus compétitive sur le marché français. Les ventes sont assurées par un réseau de 8.500 horlogers-bijoutiers répartis sur toute la France.
Des produits d'exportation
L'usine de Wintzenheim occupe un effectif de 820 personnes, dont 550 à la production et 270 dans les services administratifs et techniques. Les horaires sont " à la carte ". La main-d'œuvre féminine représente 60% des effectifs de production qui exige une grande habileté manuelle. L'encadrement est assuré, dans une forte proportion, par d'anciens élèves des écoles d'horlogerie de Cluses et de Besançon, et des lycées et collèges techniques régionaux.
Le service des expéditions aux clients France et Export est situé à Wihr-au-Val. Il regroupe 50 personnes qui effectuent en moyenne 12 à15.000 expéditions par jour, tant en France qu'à l'étranger.
Au cours des 5 dernières années, les ventes à l'exportation sont passées de 10 millions à 46 millions de francs, grâce à des techniques de vente originales : accords commerciaux avec les USA et le Japon, accords de réciprocité avec l'Allemagne, création de filiales commerciales en Belgique, Italie, Indes, Espagne, Suisse, Brésil, Pays-Bas...
Et il n'est pas indifférent pour les Haut-Rhinois, de penser que des produits fabriqués par une entreprise implantée sur leur sol, par un personnel autochtone, porte bien loin dans le monde le renom de la qualité et de l'élégance françaises.
Nota :
M. Carpano, qui prend sa retraite, quittera fin mars prochain la direction de l'usine qu'il animait depuis 1952. Sa succession sera assurée par M. André Voirin, directeur-adjoint depuis 10 ans.
(Article paru dans " La Moyenne Alsace Économique", bulletin de la CCI de Colmar, 1-1976)
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